Mon oncle

Mon oncle

Bande annonce

En 1958, Monsieur Arpel, directeur dans une usine de tuyaux en plastique, est fier de la maison futuriste, bardée de gadgets technologiques à l’utilité improbable, qui témoigne de son niveau social. A la demande de sa femme, et pour éviter que son beau-frère, Monsieur Hulot, personnage rêveur et bohème, n’ait trop d’influence sur son fils, Monsieur Arpel va essayer de l’en éloigner en lui faisant obtenir un poste dans l’usine où lui-même est employé.

L’appartement

La première scène montre l’immeuble du personnage principal, Monsieur Hulot, se rendant chez lui. Pour cela, il est obligé d’emprunter un passage menant jusqu’à son appartement qui suit un parcours ridiculement tarabiscoté. En effet, le passage serpente, fait des détours et alterne entre espaces intérieurs et extérieurs. Ceux-ci sont étroits et ouverts aux regards. L’enfilade des appartements pousse les voisins à se croiser et à se rencontrer.

Les multiples plantes en pots ainsi que le linge qui sèche témoigne de l’appropriation des lieux par les résidents. A maintes reprises, le film montre des exemples d’interactions entre les différents résidents de l’immeuble. Son organisation atypique a pour conséquence de pousser les résidents à occuper ensemble cet espace.

La maison

Le second extrait se déroule à l’intérieur d’une villa, où la maîtresse de maison reçoit une invitée. Le jardin que les personnages traversent est décomposé en parcelles rectangulaires, propres et ordonnées. Un sentier inutilement sinueux traverse le jardin. L’artificialité de l’espace saute aux yeux, impression renforcée par le jet d’eau que la propriétaire allume dès qu’un invité arrive. 

La fonction première du sentier est détournée pour correspondre à un autre besoin, celui d’impressionner les visiteurs. L’espace de circulation devient une mise en scène, au détriment de l’usage quotidien des occupants.

L’usine

Le troisième extrait se déroule dans une usine de tuyaux, où l’on suit le parcours du directeur et de son chien. Les matériaux employés dans l’usine sont le béton, l’acier et le verre, matériaux modernes par excellence. Les parois en verre ainsi que l’absence de porte limitent l’intimité, comme s’il était prévu que le directeur puisse surveiller les employés.

Les espaces de circulation sont larges, les couloirs sont gris et ternes. Nous sommes dans une usine, l’organisation du bâti aura tendance à se concentrer sur les aspects pratiques. Or, on remarque plusieurs éléments non-essentiels, tels que le tableau présentant des échantillons de tuyaux ainsi qu’une plante en plastique.

Le site a beau être austère, on y trouve néanmoins des tentatives de rendre l’espace plus agréable. 

Mathis Colart

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